La question de la reproduction la plus fidèle, de la définition fait presque partie de la définition de l'image photographique. L'exactitude est un fond de commerce. Et pourtant combien d'images floue par bougé, par mise au point. Le flou fut même un prétexte pour rapprocher l'image des beaux art à la fin du 19ème. Le flou est avant tout la mémoire de la main du photographe. Tremblante, distraite, le flou trace un écran qui vient dire l'opération.
Il peut s'avérer ainsi être une esthétique. Celle de l'écran ou le spectateur se trouve plus devant l'image que devant le sujet, qui par magie se réduit à un signe. Le bougé m'attire énormément. Le geste peut se marier au sujet et extraire de lui un ligne, une bande, parfois magiquement surgit un personnage.
Cette série fait partie de celle qui ne disent pas leur nom. Qui se laissent découvrir le jour ou l'on reprend l'ensemble de ses images pour remettre de l'ordre. Ainsi la première image sciemment prise dans cette optique date de 1997 et la série se perpétue encore aujourd'hui
