Apocalypses est une thématique qui recense un ensemble conséquent de mes travaux. Elle rassemble des images qui constituent un réseau, et à mon sens produit une cartographie du « faire image » qui mettrait en évidence les mythologies autour de l’acte de voir, du rapport entre le voir et le montrer.
La signification du terme apocalypse possède une véritable ambiguïté sémantique. Communément, pensant à ce mot, on lui dévolue la lourde tâche de désigner la fin du monde. Or, son étymologie grecque signifie en fait « lever le voile ». Ce moment rompt le pacte de la nouvelle alliance, et in fine le royaume de Dieu se rend visible aux yeux des hommes. Voiles. Vraies Icônes. Dans la Bible, les ordres qui furent donnés pour la construction du temple précisèrent d’ériger un écran entre l’assemblée et le coffre du témoignage. Apocalypse : Reification de l’image, ou d’une réalité, cachée derrière celle qui apparaît matériellement. Induit-elle toujours la fin, la mort, l’innommable? L’image serait-elle l’écran, le voile nécessaire qui rend visibles et supportables les questions qui traversent l’homme au-delà des termes de la chrétienté, à travers le Temps?
L’image derrière l’image, qu’elle soit fantasmée ou vienne d’une intention pragmatique de l’artiste, forme l’illustration métaphorique de la réalité derrière la réalité, de la vie après la mort. A la caverne de Platon, à l’objet a de Lacan répondent dans le domaine visuel : l’hypostase de l’icône, le jugement dernier, les tragédies des films de David Cronenberg (Existenz , Videodrome), ou encore Matrix….